Le grand dans le petit

« La Petite Galerie », 35-37, rue de Seine, 75006 Paris

« Il disait encore : «A quoi comparerons-nous le r?gne de Dieu ? Par quelle parabole le repr?senterons-nous?-C’est comme une graine de moutarde qui, lorsqu’on la s?me en terre, est la plus petite de toutes les semences de la terre; mais une fois sem?e, elle monte, devient plus grande que toutes les plantes potag?res et donne de grandes branches, de sorte que les oiseaux du ciel peuvent habiter sous son ombre.»

Dans le monde mat?riel, le grand ne peut pas rentrer dans le petit. Mais dans le monde des valeurs spirituelles et artistiques, tout est diff?rent. La force int?rieure arrive ? se loger dans les petites ?uvres, imm?diatement, alors que dans les grandes, destin?es ? ?tre per?ues simultan?ment par un grand nombre de personnes – avec du recul, en prenant ses distances, en changeant de perspective plusieurs fois -, elle peut se perdre, parfois, pas toujours…

Les oeuvres aux dimensions modestes ont ceci de particulier qu’elles peuvent ?tre visualis?es d’embl?e, sans d?tours, par l’?il du spectateur. Elles se placent en quelque sorte plus directement dans sa r?tine. Il s’ensuit qu’une image qui parvient ? r?sumer l’essence dans une petite forme p?n?tre si profond?ment et puissament dans l’?me humaine. C’est apparemment simple, mais c’est ce qu’il y a de plus difficile. Les ic?nes domestiques russes, les paysages de l’?cole de Barbizon en constituent un exemple convaincant.

Le peintre russe Ilya Komov consacre pour la premi?re fois son exposition ? des oeuvres aux dimensions r?duites. Le peintre veut cr?er dans l’espace petit mais confortable de la «Petite galerie», avec de petites oeuvres autonomes, une seule image unique qui ne s’oubliera pas. Chaque tableau a des dimensions modestes (20х20, 30х40, 35х35 cm etc.), mais poss?de le caract?re achev? d’une grande oeuvre. Les sujets sont intentionnellement simples : une rue parisienne, une nature morte ou un paysage rural. Les oeuvres ne diff?rent que de mani?re anecdotique, mais elles ont un d?nominateur commun : le m?me langage artistique, la m?me richesse de couleurs fauvistes, ?tincelantes, dor?es, ocres jaunes, rouge carmin, bleu turquoise, le m?me trait d?cisif, incisif, et puissamment ?vocateur.

« Ilya Komov est un artiste qui s’int?resse aux teintes vives et riches. Il montre non seulement “la couleur” ext?rieure des objets et des sujets, mais aussi repr?sente tout ce qui est ? l’int?rieur, c’est-?-dire l’univers secret de l’homme, ”la couleur” de l’?me humaine. Le peintre lui-m?me caract?rise son art comme un portrait ou un paysage, peint en “langue franco-russe” qui est bas?e sur l’exp?rience de l’art ancien (fresques de l’ancienne Russie) et de l’art moderne (peinture fran?aise du XX?me si?cle) o? la Couleur exprime l’essence de l’Image… »